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Bourses Expé by Cabesto 2023

récit d'expédition [lauréats BOURSES 2016]

Ouverture dans le Tian-Shan

Tentative d’ouverture sur le Peak Gregory (6050m), Tian Shan

Kirghizstan, 1er août/4 septembre 2016

Le camp de base du Khan Tengri

L'ÉQUIPE

 

Olivier Vigouroux

22 ans, étudiant en géophysique, La Colle-sur-Loup 06

 

Mathias Edouard-Safa

20 ans, étudiant en STAPS,

Nice 06

Le projet initial

 

Deux très jeunes grimpeurs niçois, membres de l’équipe espoir du CAF 06, partent au Kirghizstan ouvrir une voie sur le Peak Gorky. Il se situe sur la Tengri Tag, l’arête où se trouve de nombreux sommets ayant pour point culminant le fameux Khan Tengri.

Le camp de base, situé à 4100 m, entre les pics Pobeda et Khan Tengri, sera atteint en hélicoptère, comme pour toutes les expéditions dans ce massif isolé, mais ils comptent y rester le moins de temps possible, pour s’acclimater sur des lignes mixtes et des arêtes, parfois vierges, dans les alentours du Khan Tengri.

Leur objectif principal est donc le Peak Gorky (6050 m) qui propose de belles faces notamment la sud-est. Une ligne y a été ouverte récemment tandis que la formidable face sud, plus à gauche, est encore vierge. Ils y ont repéré une belle ligne où ils s’attendent à des difficultés en mixte et glace, entrecoupées de pente de neige raide, ainsi qu’une descente technique (arête cornichée et pente de neige raides par un itinéraire différent).

Aéroport de Nice, Mathias et tout nos bagages, plus de 100 kg dès le départ !

Olivier Vigouroux et Mathias Edouard-Safa à Karkara.

Compte-rendu

Par Mathias Edouard-Safa et Olivier Vigouroux

 

1er août 2016, 15 heures, Mathias et moi arrivons à l’aéroport de Nice 3 heures à l’avance, direction Moscou ; les sacs sont bien ficelés et étudiés depuis de nombreux jours afin d’optimiser leur poids en fonction du contenu obligatoire pour deux semaines d’autonomie en montagne, que l’on complétera sur place. On attend ça depuis longtemps et finalement 3 heures c’est beaucoup et peu à la fois car le verdict de la pesée tombe : deux de nos sacs sont à 30 kg et deux autres à 18 kg, nous devons obtenir quatre sacs de 23 kg, on ouvre tout, on prend des trucs sur nous en plus, puis c’est bon, c’est parti !

Le premier vol se passe bien, avec en plus une place libre entre nous pour le confort, et un petit hôtel dans l’aéroport de Moscou qui nous attend, parfait. Arrivé à Moscou, on cherche l’hôtel mais on comprend vite qu’il est dans la zone où il faut un visa, notre premier bivouac se fera donc dans l’aéroport.

Le lendemain à 8 heures, 2e vol, direction Bishkek la capitale du Kirghizstan, nous sommes un peu plus serrés mais on ne va pas se plaindre, les bagages sont là. Dès la sortie, de nombreux faux taxis nous assaillent ; avec Mathias nous avions prévu de prendre un vrai taxi mais on n’a pas pu résister bien longtemps et après une petite négociation à de 1 000 à 700 soms (environ 10 euros) on rejoint notre guesthouse « Ultimate Adventure » à Bishked. Nous y rejoignons nos deux amis Gaétan et Olivier qui veulent faire le Khan Tengri. Après un petit rush pour prendre les borderpass chez « ITMC », faire les courses pour cuisiner au camp de base et acheter du gaz, le tout dans l’après-midi, on peut enfin se coucher dans notre yourte pour notre première nuit au Kirghizstan, ça commence bien.

Tous les quatre le lendemain, nous démarrons à 7 heures pour 550 km de route avec le taxi de la compagnie «Trip to Kyrgyzstan» pour rejoindre la base Hélico de Maida Adyr.

Cette base moins fréquentée que celle de Karkara à l’avantage d’être au plus proche du camp de base et au départ du trek, ce qui laisse la possibilité de rejoindre le camp à pied si nécessaire.

La route se passe bien après une pause déjeuner à Karakol et se poursuit sous un temps bien maussade et pluvieux. Pour la fin du parcours nous quittons la route goudronnée pour une piste d’une petite centaine de kilomètres dans les montagnes. Nous arrivons rapidement à un premier point de contrôle non officiel, qui semble très récent, avec un arbre en guise de barrière et des briques pour faire contrepoids. Notre chauffeur entame des négociations sous la pluie, où l’on n’y comprend un peu rien, et il en sort qu’il nous faudrait un pseudo « certificat médical ». Un peu paniqués, on sort le seul truc qu’on a, c’est-à-dire des border pass. Après encore une dizaine de minutes à discuter cette fois-ci dans le mobile-home qui leur sert d’abri, nous passons enfin. La route continue et franchit un col à 3 700 m et plusieurs coulées de boue, attention 4 x 4 obligatoire. On commence à voir le bout en arrivant à Enilchek où nous attend le contrôle des passeports et des autorisations pour approcher la frontière. La vue d’Enilchek est bien différente de ce qu’on pouvait imaginer depuis Google Earth, heureusement que nous n’avions pas prévu d’y acheter deux ou trois bricoles, car c’est en fait une ancienne ville minière en ruine.

Après encore une vingtaine de kilomètres chaotique dans le lit de la rivière, puis par une ancienne piste d’avion militaire goudronnée, nous arrivons enfin à Maida Adyr, petit camp fait d’une série de mobile-home dans un pré et d’un bâtiment central en dur. L’ambiance est posée, assez austère, un groupe de quatre Polonais est déjà là depuis deux jours, bien contents de nous voir, car ils savent bien que s’il n’y a pas assez de monde, l’hélico ne décollera pas. On sympathise rapidement après deux ou trois verres dans leur chambre, on rejoint notre mobile home — enfin plutôt notre conteneur — et on sort déjà les duvets en essayant de ne rien toucher pour éviter de faire un nuage de poussière.

Maida Adyr – Le lendemain après-midi de notre arrivée, le temps se dégage et nous décollons enfin dans l’urgence…

Maida Adyr, jeudi 4 août, on se lève assez tôt au cas où une éclaircie permettrait à l’hélico de décoller mais il fait encore gris, c’est donc parti pour une journée où l’on essaie de ne pas trop s’ennuyer, on discute pas mal avec les Polonais qui ont un peu d’expérience avec les Russes, ils nous racontent que des amis ont déjà attendu ici une dizaine de jours que l’hélico décolle, ça fait assez peur. Avec Mathias on pensait peut-être marcher jusqu’au camp de base en deux ou trois jours en laissant les sacs à l’hélico, mais on a réussi à avoir quelques photos avant le départ et il y a encore 30 cm de neige au camp de base alors que normalement on peut y aller en basket à cette période. On attend donc avec nos amis français et polonais un créneau de beau temps et encore 3, 4 personnes pour faire pression.

Durant l’après-midi, il y a une petite éclaircie et la tension est à son comble entre les Polonais et le chef de camp pour forcer les appels au téléphone satellite vers le camp de base afin de connaître les conditions météorologiques car les Russes, eux, ne sont pas trop pressés. Nous jouons aux cartes en attendant car notre franglais n’est pas très utile, un des Polonais parle un peu russe, cela aide pas mal car ils parlent très peu anglais.

Tout d’un coup vers 16 heures, on nous dit que l’hélico décolle ! Là, c’est alerte générale tout le monde se dépêche de refaire ses sacs au plus vite. Rapidement avec Mathias on commence les allers-retours pour acheminer nos 150 kg de bagages vers l’hélico, où les pilotes commencent à enlever les bâches de protection et faire les contrôles. Et voilà que 30 minutes plus tard nous sommes dans l’hélico avec une bonne douzaine d’autres personnes et au moins une bonne tonne de bagages.

L’appareil décolle, on est tous un peu tendus quand même, vu l’âge de la machine et le chargement, mais la vue du paysage nous détend ; on survole tout le glacier pendant 20 minutes et on voit les faces apparaître petit à petit et enfin le Peak Gorky que l’on photographie de tous les côtés, le rêve devient réalité !

La voie a l’air en top condition grâce à la neige abondante de ce début d’été. L’atterrissage se passe bien, nous débarquons tout dans la neige, d’autres gens embarquent, puis tout redevient calme. Voilà on y est, le camp de base s’étale devant nous avec plus de 80 tentes jaunes.

Camp de Base. On trouve un emplacement un peu plat pas trop loin du camp de base.

Nous choisissons un emplacement derrière une petite moraine sur un endroit plat pour installer notre tente rapidement avant que le soleil ne parte. Pendant le terrassement nous comprenons vite que nous sommes à 4 000 m. Une fois le camp installé et notre premier repas pris, on part voir l’ambiance à la tente mess du camp de base où il y a de l’électricité, et où tout le monde se regroupe. Rapidement nous discutons avec d’autres expéditions comme une équipe d’Iraniens qui attend depuis 20 jours pour faire le Pobeba qui n’a pas encore été gravi cet été. C’est très convivial, on se met à jouer avec une petite pierre, c’est assez rudimentaire.

Camp de Base. Encore du mauvais temps, on se dirige vers la tente mess, véritable lieu de vie.

Camp de Base, on profite de l’électricité le soir, dans la tente mess.

S’ensuivent 2 jours de chute de neige mais peu conséquente, ce qui nous permet dès le dimanche 7 août de partir s’acclimater sur le Khan Tengri, le 2e plus haut sommet de la chaîne. Après mûre réflexion, cela nous a paru l’option la plus intéressante pour s’acclimater très haut et rapidement par rapport au créneau météo prévu et aux quantités de neige encore fraîche dès qu’on sort de l’autoroute du Khan Tengri. En effet, on se serait vite épuisés en brassant sur le plat du glacier ou sur les pentes d’un sommet d’acclimatation moins haut que l’on pourra toujours faire en fin de séjour plus rapidement une fois la neige tassée.

Gorky Peak. Une éclaircie matinale permet de bien voir notre objectif…

Nous partons donc en début d’après-midi avec nos amis, direction le Camp 1 à 2 h 30 d’ici. Nous prenons quand même 7 jours de nourriture pour se laisser la possibilité de faire le sommet après la phase d’acclimatation sans redescendre au camp de base pour éviter de s’exposer entre les camps 1 et 2.

Camp de Base. Deux Pyrénéens rencontrés au camp de base
qui viennent de rentrer de leur acclimatation.

Vers le camp 1, Pik Abalakov 5800m

Notre programme est donc : Camp 1, Camp 2, Camp 3, Repos (redescente au camp 2), Camp 3, Sommet, descente au Camp de Base. Le plus important sera de passer les deux nuits au Camp 3, à 5 900 m pour la suite du séjour. C’est donc bien chargés que l’on quitte le camp de base, ravis de partir enfin après 3 jours de mauvais temps à traîner autour du camp. La trace est encore bien marquée et n’a pas trop souffert des chutes de neige, par contre dès que le soleil sort nous subissons une forte chaleur.

À l’arrivée au Camp 1, nous rejoignons les Polonais partis la veille dans le mauvais temps. Ils sont restés au camp 1 aujourd’hui pour laisser les pentes exposées entre le camp 1 et camp 2 se purger. On se couche rapidement vers 20 heures puis un groupe d’Espagnols déjà acclimatés arrive vers 21 heures, autant dire qu’on ne s’endormira pas de suite. Nous payons de notre inexpérience à s’être mis en plein milieu des tentes déjà en place, pensant que personne n’arriverait.

Le lundi, départ à 4 heures pour passer sous les pentes exposées du Pik Chapeav avant les rayons du soleil, malgré un petit aérosol, on arrive sans encombre vers 8 heures au Camp 2, à 5 250 m après 1 000 m de dénivelé.

Cette année les conditions sont exceptionnelles, tout juste deux petites crevasses à sauter, le reste est bien bouché on ne s’attendait pas à ça. Après avoir choisi un emplacement déjà terrassé, nous installons la tente et attendons le soleil qui arrive vers 9 h 30. Toute la journée on se repose, on fait de l’eau, on fait sécher les chaussures, on reste calme car la tête tape pas mal entre l’altitude et la forte chaleur dans la tente. L’après-midi, il y a des giboulées de neige mais on commence à avoir l’habitude, on est impressionnés par les grosses variations de température entre l’ombre et le soleil. Nous essayons de tout faire avant que le soleil ne se couche car après c’est le repli dans la tente pour rapidement se coucher.

Le lendemain c’est grasse matinée, on comprend enfin le truc sympa de l’acclimatation : il faut dormir et ça, on sait bien le faire, de plus on expérimente le givre dans la tente mono paroi ce qui est assez désagréable au réveil quand ton pote, en se retournant, te fait tomber une plaque de givre qui pendait depuis un bon moment au-dessus de ta tête.

On se prépare donc à monter au Camp 3, les sacs sont faits avec seulement 2 jours de vivres, dont un qui sera laissé là-haut pour après-demain. La montée est vraiment tranquille, par contre on n’avance pas vite et la chaleur fait encore mal. Au bout de 2 heures on arrive enfin, et là, histoire de bien peaufiner l’acclimatation, c’est parti pour 4 heures de pelletage de neige en vue de faire un nouvel igloo dans la pente car tous les autres sont déjà occupés. Certains igloos sont de vrais palaces, le nôtre sera assez rudimentaire mais on aura gagné quelques degrés pendant la nuit avec un -8 °C à l’intérieur à la place d’un bon -15 °C. Nous sommes bien loin des zéros degrés qu’on nous a vendus pour un igloo. Toute la nuit, nous verrons passer des cordées qui reviennent du sommet, c’était un pure summit day aujourd’hui mais nous, on s’acclimate encore.

Au réveil, rebelote, on attend le soleil ; aujourd’hui repos, on redescend au camp 2 en 30 minutes pour se reposer toute la journée, on retrouve les Polonais qui ont préféré rester une nuit de plus au camp 2. Vers 14 heures, ça s’agite un peu lorsque l’on reçoit, avec la radio des Polonais, la météo venant du camp de base ; celle-ci nous annonce que le dernier jour pour faire le sommet sera le lendemain matin, avant une période de « heavy snow » comme ils disent. Du coup, dans la même journée, et pas trop reposés, on remonte au Camp 3 pour dormir en tente au col à 5 900 m, même si on ne se fait pas d’illusion : pour atteindre le sommet, ça risque d’être un peu précipité. Dans tous les cas, on est ravis de faire des nuits en haute altitude.

Toute la nuit, il neigeote, à 3 heures pareil, on se rendort puis au lever du jour à 5 heures il y a juste du brouillard, mais pour un summit day on repassera, on plie bagage dans le vent et on redescend au Camp 2 puis rapidement au camp de base avant que les pentes exposées se chargent trop. À la descente, ça va vraiment vite grâce à toute cette neige, on peut évoluer décordés et galoper sous les séracs en vitesse. Comme à l’aller, on passe en pleine journée sur le plat du glacier et on souffre de la chaleur alors qu’autour du sommet, il neige bien maintenant. Le camp de base a bien changé en 5 jours, la tente est posée sur les cailloux maintenant, il faut un peu aplatir tout ça, nos murs de neige ont bien diminué malgré la muraille que nous avions faite. On est content d’en avoir fini avec l’acclimatation où tu n’avances pas, tu dors mal, tu es essoufflé juste en mettant tes chaussures ! Maintenant, c’est du passé, et même si on n’a pas pu faire le sommet, on se dit que de toute façon nous aurons l’occasion d’y retourner en fin de séjour s’il nous reste 3 jours, nous prendrons alors plus de plaisir bien acclimatés. On est contents de retrouver notre sac de vivres pour, enfin, manger des trucs bien variés comme du thon ou du maïs…

À partir du lendemain, c’est parti pour 5 jours où l’on se sent très faibles, Mathias et moi ; les allers-retours aux toilettes de jour comme de nuit rythment notre quotidien. Les deux premiers jours, nous ne sommes pas trop inquiets, sachant que nous sommes encore dans les jours officiels de repos prévu, et on se dit qu’à grand renfort de riz et de médicaments cela va bien passer. La météo est plutôt pas mal, parfois sur une matinée ou une après-midi, l’un de nous se sent mieux et motive l’autre à préparer les sacs d’alpinisme pour aller faire un sommet un peu technique sur 2 jours non loin du camp de base, cependant à chaque fois au réveil nous avons la même désillusion de se sentir très faibles et de ne pas avoir dormi.

Après 4 jours malades, un après-midi où l’on est un peu moins mal, on se décide alors à partir bivouaquer au pied du Peak Troglav (5 300 m), à 1 h 30 du camp pour tenter le lendemain la voie des Slovènes en face Nord. Nous avions pu observer sa très bonne condition lors de notre montée du camp de base au Camp 1. Une fois les sacs prêts, en passant devant la tente mess, les gens nous demandent ou l’on va et nous encouragent d’un « good luck ». Il y a une très bonne ambiance, et on est ravis de repartir. Mais rapidement après 30 minutes de marche sur des petites montées/descentes, on stoppe tout car on est à bout de force, on n’osait pas se le dire pour ne pas se décourager l’un l’autre mais en haut de chaque petite montée on avait tous les deux la tête qui tournait. Du coup, nous décidons de faire demi-tour et on met bien une heure à rentrer à deux à l’heure en prenant bien soin de ne pas repasser devant la tente mess…

Parfois on craque pour un lyoph au camp de base.

On fait bouillir l’eau au maximum.

Retour à la base hélico de Karkara

Le lendemain après cet échec, le moral est à zéro, moi je me sens de plus en plus mal, tout ce qu’on mange ressort intact, on vous passe les détails… Nous n’avons pas envie de passer encore une semaine sur ce glacier où quand tu es malade rien n’est drôle, et nous laissant aucun autre espoir à la réalisation d’une ascension, on décide donc de prendre la prochaine rotation d’hélico, direction Karkara. Les 30 minutes d’hélico sont incroyables, nous rasons de nombreuses crêtes et survolons des steppes immenses.

Après avoir roulé toute la journée nous arrivons enfin à Bishkek où nous trouvons une auberge de jeunesse « sakura guesthouse » remplies d’étrangers, l’ambiance est bien cool et on profite de la capitale le plus possible en allant manger un peu partout car de toute façon nous ne craignons plus rien puisque nous évacuons encore tout.

Dans tous les cas, cela fut une super expérience même si nous n’avons pu mener à bien que l’acclimatation et que nous avions plein d’autres projets, nous remercions tous les gens qui nous ont suivis et les Bourses Expé pour leur aide. Merci.

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